Dans notre première émission de notre participation chez CKUT, Alain Dufour, président de la SQCRA, nous parle des découvertes technologiques qui ont créé la radiodiffusion il y a plus de 100 ans. Il présente aussi une introduction aux débuts de la radio au Canada et au grand succès qu’a connu le nouveau média au cours des premières décennies depuis sa création. La directrice du MOEB, Anja Borck, et la coordinatrice du programme du centenaire, Mariana Mejía Ahrens, accompagnent Alain dans le studio pour lancer cette célébration de l’histoire de la radio, en direct sur la fréquence de CKUT.
LE CENTENAIRE A CKUT: COMMENT LA RÉSIDENCE DEVIENT UNE RÉALITÉ
Lorsque le musée a annoncé sa participation à la célébration du centenaire de la radiodiffusion, Mariam Saleymeh, étudiante à McGill et bénévole au MOEB, a demandé si le musée serait intéressé par une participation d’un mois à la station CKUT. La station de radio a approuvé l’idée. L’équipe du musée a accepté avec enthousiasme la résidence, ne saisissant pas vraiment l’ampleur réelle du projet. Nous avons de nombreuses radios et objets connexes dans le musée, mais nous n’avons jamais «fait» de la radio.
Fin 2019, nous avons convenu de produire quatre émissions live d’une heure chacune qui seraient diffusées au cours du mois de mars, une date qui approchait rapidement. Heureusement, Alain Dufour, président de la Société des collectionneurs de radio anciens du Québec et Mariana Mejia Ahrens, ingénieur du son et coordonnatrice du projet du centenaire, ont repris le projet. Anja Borck, la directrice du musée, a complété l’équipe de production en tant que voix officielle du musée.
La première tâche des premiers stades de production de cette programmation a été de définir les principaux thèmes que chaque émission allait explorer. Les quatre thèmes choisis par Alain et Mariana comprenaient le contexte historique du développement de la radio, les femmes à la radio, le contenu de divertissement radiophonique et les pionniers de la radio canadienne. La tâche suivante consistait à rédiger le scénario et le déroulement de chaque émission. Le contenu des émissions s’appuyait fortement sur les recherches approfondies qu’Alain avait effectuées au cours des deux dernières années en préparation du centenaire de la radiodiffusion à Montréal. Naturellement, Alain a dirigé le processus d’écriture du scénario hebdomadaire, aidé par Mariana, qui a fourni des commentaires et a aidé à choisir la musique et les échantillons sonores qui compléteraient chaque émission.
La structure de base des émissions a été décidée lors de la rédaction du premier script : les trois membres de l’équipe de production seraient en direct dans le studio, Anja animerait la conversation principale avec Alain dans chacun des différents segments, tandis que Mariana superviserait le déroulement de l’émission et la lecture des extraits sonores préparés. Cette structure nous a permis de réussir notre première diffusion, nous encourageant à suivre le même format pour le reste des émissions. Nous ne savions pas que les variantes de contenu et les circonstances externes nous empêcheraient de reprendre la même structure.
Pour la deuxième émission, qui a été diffusée un jour après la Journée internationale des femmes, nous avons jugé opportun d’inclure une table ronde avec des femmes actives dans le monde de la radio. Le choix le plus logique était d’inviter Mariam et ses collègues de CKUT. La structure de base de cette émission a donc été modifiée pour inclure une liste de questions qui permettraient à Anja de diriger la discussion, mais sans savoir exactement ce que nous ou nos invités diraient.
Pour l’émission numéro trois, Mariana a eu l’idée d’inclure une interview avec un expert qui pourrait nous donner un aperçu plus approfondi du domaine du divertissement radio. Elle a enregistré et produit une interview avec Andy Stuhl, étudiant de doctorat en communication à l’Université McGill, dont le principal conseiller est le professeur Jonathan Stern, un ami de longue date du Musée. Le défi de la structure cette fois était de mélanger l’interview préenregistrée avec le reste de la conversation scénarisée qui a eu lieu en direct dans le studio.
Le dernier spectacle aurait été semblable au premier spectacle, une production live avec Alain, Mariana et Anja. Cependant, la réponse à la pandémie de Covid-19 s’est rapidement intensifiée et la station a fermé ses portes juste après notre troisième émission. Nous pouvions annuler, reporter ou préenregistrer la dernière heure. Jusqu’à présent, chacune des émissions avait offert un nouveau défi. Fidèle à ce concept, nous avons décidé de relever le défi de préenregistrer l’intégralité du dernier spectacle. Pour ce faire, chaque membre de l’équipe a enregistré sa participation orale depuis son domicile en suivant le scénario d’Alain, qui avait été écrit en tenant compte de ce défi. Avoir un script clair a été très utile car chacun a enregistré sans avoir les enregistrements de l’autre personne. Mariana a ensuite édité l’émission d’une heure, en suivant le script pour reconstituer les différents segments de discussion avec la musique et d’autres extraits sonores de la discussion. Il y avait une certaine incertitude à surmonter lors du processus de production de notre dernier spectacle, mais nous étions assez satisfaits du résultat final.
Bien que nous sachions que nos émissions étaient loin d’être parfaites, nous avons beaucoup apprécié avoir la possibilité d’écrire et de produire nos propres programmes de radio. De plus, l’expérience de faire du direct était passionnante et angoissante en même temps. Cette résidence nous a permis d’expérimenter et de briser la glace, car la création de contenu pour ce média était nouvelle pour toute l’équipe. Cela nous a également permis de réaliser ce qui rend la radio spéciale au-delà d’être un outil de base de la vie quotidienne et de réaffirmer l’importance d’avoir accès à des stations de radio communautaires comme CKUT. Nous sommes heureux d’avoir accepté de réaliser ce projet. Nos sincères remerciements à l’équipe de CKUT et à Mariam pour son initiative.
ENVERS DU DÉCOR: PRÉPARER LA PREMIÈRE ÉMISSION DE RADIO DE L’ÉQUIPE EN DIRECT
La première étape de la préparation de la résidence a été de se rencontrer au studio de CKUT une semaine avant la première émission.. On nous a montré le studio, nous avons appris à travailler avec les microphones, vu l’équipement et reçu des instructions sur la manière d’annoncer la station de radio et le nombre d’annonces à inclure dans l’émission. Tout semblait simple. Un technicien serait là pour utiliser la console, allumer et éteindre les micros. On nous a également demandé de remplir un journal pour toute la musique jouée après chaque émission afin que la station puisse payer les redevances. Dans l’ensemble, l’endroit était super, pas trop soigné, pas trop organisé mais chaleureux et convivial.
Ce qui n’était pas tout à fait clair, c’était comment créer un programme. Comment s’assurer que nous ne manquerions pas de contenu en une heure, mais aussi que nous ne dépasserions pas le temps alloué à l’émission. Parler à la radio en direct fait peur et être bien préparé semblait la voie à suivre. Alain a créé une feuille de calcul avec un calendrier de style militaire à la seconde près. Vous pouvez trouver quelques exemples de l’horaire en format PDF, avec nos ajouts de dernière minute, sur cette page. Alain a ajouté le texte pour chacun, laissant de la place pour la conversation improvisée et a chronométré la musique, les échantillons sonores et tous les autres détails dans la même feuille.
Ensuite, il y a eu le défi de la langue. Alain est canadien-français, tandis que Mariana et Anja sont des immigrants du Mexique et d’Allemagne respectivement, plus à l’aise en anglais qu’en français. Pour ne pas ajouter de stress supplémentaire, nous avons décidé d’avoir le spectacle en français et en anglais selon nos préférences linguistiques. Grâce au texte préparé, nous avons su ce qui a été dit car avec tous les nerfs à vif, écouter ou parler dans une deuxième langue peut devenir un champ miné d’embarras comparativement à une conversation dans sa langue maternelle.
À la fin de la première émission, nous étions tous heureux mais super fatigués. Anciennement, l’expérience se serait terminée ici, car le programme de radio serait devenue quelque chose d’éphémère, uniquement disponible pendant la diffusion.. Mais aujourd’hui, chaque émission est enregistrée et archivée en ligne, nous avons donc pu réécouter notre première tentative de faire une émission de radio à partir de rien. Dans l’ensemble, nous avons constaté que notre première émission à la radio en direct n’était pas trop mauvaise. Cependant, faire de la radio professionnelle est un art qui doit être maîtrisé. Et nous étions prêts pour préparer la prochaine émission!