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Centenaire de la radiodiffusion au canada

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Les pionniers et les fabricants à Montréal

L'année 2020 marque le 100e anniversaire de la radiodiffusion au Canada. Le Musée des Ondes Emile Berliner et la Société Québécoise de collectionneurs de Radios Anciens (SQCRA) se sont mobilisés auprès de certains acteurs de la région montréalaise pour souligner cet événement.

Au Canada, c’est la station XWA qui a été la première à produire des émissions. Installée sur la rue William, à Montréal, elle a commencé à diffuser de façon expérimentale dès décembre 1919. En mai 1920, les membres de la Société royale du Canada réunis en congrès à Ottawa ont eu l’occasion d’entendre un bref récital et des discours transmis depuis Montréal. Cette émission fut une première et l’exploit fit la Une de tous les journaux de l’époque!

Cette exposition présente les pionniers de la radiodiffusion ainsi que les premiers fabricants de récepteurs de la région de Montréal.

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Les premières stations de radio montréalaises

XWA

En décembre 1919, la station expérimentale XWA de la Marconi Wireless Telegraph Co effectue des tests de transmission radiophonique. Pendant deux ans elle est la seule station de radio canadienne mais les quelques auditeurs peuvent aussi capter un nombre grandissant de stations américaines.

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, XWA est en mesure de procéder à des tests. On utilise un émetteur de 500 Watts obtenu de la filiale britannique de Marconi.

En novembre 1920, on annonce déjà des « concerts » via le « téléphone sans fil ». Il s'agit en fait de faire jouer des disques sur un gramophone mécanique placé à proximité du microphone.

Émetteur Marconi de 500W, 1921
Les premières stations commerciales

En 1922, le gouvernement du Canada autorise la diffusion radiophonique commerciale. À la fin de cette année on recense une soixantaine de stations au pays dont huit à Montréal et une à Québec.

Bâtiment Marconi sur rue Williams
Annonce du concert sans fil, 1920

Combien de ces stations québécoises connaissez-vous?

CFCF      CKAC      CJBC

CHYC      CFZC      CHCX

CKCS      CFUC      CFCJ

CFCF – Marconi

En 1922, CFCF prend le relais de XWA pour ce qui est des émissions commerciales de Marconi. Pour cette nouvelle vocation, la station s'installe dans un tout nouvel édifice situé face au Square Philips. Le building de la compagnie Canada Cement situé au 600 de la rue Cathcart hébergera le studio de CFC pendant les cinq premières années de son existence.

Sur le toit de l'édifice on aperçoit l'antenne de la station CFCF qui y était située entre 1922 et 1927. En 1927, CFCF déménage vers l'ouest et sera situé à l'hôtel Mont-Royal, au 1455 de la rue Peel (Aujourd'hui les Cours Mont-Royal). Les studios de CFCF étaient situés au dernier étage de l'édifice de 1927 à 1931.

CFCF dans le bâtiment de la Canada Cement Company

 

Antennes de la station CFCF sur l'Hotel-Mount Royal

En 1927, CFCF déménage vers l'ouest et sera situé à l'hôtel Mont-Royal, au 1455 de la rue Peel (Aujourd'hui les Cours Mont-Royal). Sur le toit de l'édifice on voit très bien les antennes de la station. Les studios de CFCF étaient situés au dernier étage de l'édifice de 1927 à 1931.

La station déménagera à nouveau en 1931 pour s'installer dans le King's Hall Building au 1231 Sainte-Catherine Ouest. C'est aussi au début des années 1930 que cette station s’affilie au réseau américain NBC, lui donnant ainsi accès à un large éventail d'émissions.

À la suite d'un incendie ne 1947, les studios sont relocalisés au 4824 de la rue Côte-des-Neiges. En octobre 1958, la fumée envahit là aussi les studios et une console est détruite. La programmation se poursuit néanmoins grâce au soutien d'autres stations comme CJAD (fondée en 1944) et CKVL (fondée en 1946). On déménage alors les studios au Dominion Square Building, angle Peel et Sainte-Catherine.

L'incendie de la station CFCF

CJBC – Dupuis Frères

La station appartenant au magasin Dupuis Frères commence à émettre le 19 mai 1922. Elle est donc la première station francophone en Amérique!

Dupuis et Frères, 1921

 

Quelques jours après son inauguration, le journal La Presse rapportait ce qui suit : « La maison Dupuis Frères, le grand magasin à rayons de l'Est, a été la première institution commerciale de la métropole a inaugurer une série de concerts au moyen du radio ».
 

On annonçait du même coup que le magasin possédait un rayon pour la vente d'appareils radios. Comme ce fut le cas dans d'autres commerces, dont T. Eaton à Toronto (CJCD), on cherchait probablement à divertir le public tout en faisant de la réclame pour la marchandise en vente.

Au début de l'été 1922, la station CJBC émettait quelques heures par semaine, soit les mercredis et les vendredis soirs à 21 heures. On perd trace de cette station montréalaise à la fin de 1922.

Afin de faire connaître sa programmation, Dupuis Frères n'hésitait pas à annoncer ses émissions dans les réclames publicitaires de vêtements que le magasin achetait dans les journaux de l'époque.

Dupuis Frères et CJBC dans Le Devoir, 1922
CKAC – La Presse

En mai 1922, La Presse annonce que le quotidien aura sa propre station de radio : CKAC. Au cours des semaines qui suivent cette annonce, le journal présente à ses lecteurs les différentes étapes de l'implantation de cette station. La station entre officiellement en ondes le 30 septembre.

On invite en studio des acteurs de cinéma comme Mary Pickford et Douglas Fairbanks. Comme c’est déjà la coutume, on retrouve un piano en studio. Au début de 1923, on y installe même un orgue électrique Casavant! Les stations de radio CKAC et CFCF invitent régulièrement l'orchestre de la brasserie DOW dans son studio.

Orgue Casavant dans le studio de CKAC
Dow Orchestre, CFCF et CKAC, 1925

 

En 1929, les studios de CKAC s'installent rue Sainte-Catherine, angle Stanley. On construit un émetteur beaucoup plus puissant à Saint-Hyacinthe. Il a une puissance de 18,000 Watts.Fait noter, un autre quotidien montréalais, le journal « La Patrie », aura sa station de radio. Il s'agit de CHLP, inaugurée la veille du Jour de l'an 1933. Cette station sera en ondes jusqu'en 1957.

CKAC dans La Presse
Les stations méconnues

On connaît assez peu de choses sur les stations CHYC, CKCS et CFZC sinon qu'elles appartenaient à Northern Electric, Belle Telephone et Westinghouse. Il est possible que ces entreprises aient crû utile d'offrir une programmation afin de satisfaire les acheteurs des récepteurs radio qu'elles fabriquaient.

En 1927, CHYC émet durant quatre heures par semaine et partage la même longueur d'ondes que CKAC (La Presse), CFCF (Marconi) et CNRM (Canadien National). Le poste CHYC est situé dans l'usine de Northern Electric de la rue Shearer à Pointe-Saint-Charles et aurait été en ondes jusqu’en 1932.

Les stations CHCX, CFUC et CFJC n'ont pas eu une très longue existence. Alors que dès 1922 le journal La Presse publie quotidiennement la programmation des stations américaines ainsi que CFCF, CJBC et CKAC, les autres stations sont absentes des relevés.

Dans les années 1920, la radio est un objet de curiosité. Les appareils sont relativement complexes. Il faut de l'aide pour les installer correctement et parfois même pour les faire fonctionner. Des démonstrations grand public sont organisées dans les salles de cinéma ou dans les grands hôtels de Montréal.

Radio Week, 1922
Les compagnies de chemin de fer et les réseaux nationaux

Du côté des chemins de fer, et plus particulièrement du Canadien National (CNR) nouvellement créé par le gouvernement canadien, on souhaite aussi se lancer dans la radiodiffusion. Sa filiale, la Canadian National Telegraph reçoit le mandat desservir tout le Canada. Le président de l'entreprise, Sir Henry Thornton crée une division «  Radio  » dont le mandat est d'améliorer la qualité du service aux passagers et d'améliorer l'image du CN auprès des employés et du public en général. Un réseau de stations est constitué.

Bientôt une dizaine de stations dont CNRA (Atlantic), CNRM (Montreal), CNRO /CKCH (Ottawa), CNRT (Toronto) et CNRV (Vancouver) voient le jour graduellement et sont reliées entre elles par le réseau filaire télégraphique.

Programme du CNR, 1929
Programme des émissions de radio, CNR-CNRM, 1929

En juillet 1923, le premier train du CNR équipé de récepteurs radio quitte Montréal pour l'Ouest canadien. Le long du parcours, des stations radiophoniques de Northern Electric relaient les émissions programmées par le CNR.

À bord de ces voitures des opérateurs syntonisaient les émissions en provenance de stations du réseau du CNR aussi bien que de stations américaines. Les passagers, bien installés dans de confortables fauteuils d'une voiture spécialement équipée, pouvaient écouter ces émissions à l'aide d'écouteurs.

Radiodiffusion dans un wagon de train CNR

 

Bien sûr, la population habitant à proximité des stations émettrices pouvait également capter les émissions du CNR. Treize stations formaient ce réseau en 1932, au moment ou il a été cédé à la Commission canadienne de radiodiffusion.

L'entreprise ferroviaire concurrente, le Canadian Pacific Railroad n'était pas en reste. Elle n'a pas cherché à constituer son propre réseau mais possédait néanmoins une station émettrice ainsi que des voitures spécialement équipées pour capter les postes radios situés à proximité des localités parcourues avant le CNR, comme en fait foi cette photo tirée de l'édition du 19 juin 1922 du journal La Presse.

La station CPR dans La Presse

Réseau des chemins de fer 1927-1932

Dès 1927, la compagnie de chemin de fer CNR  relie ses stations et les organise en réseau. Il en va de même du CPR. En  juillet, on diffuse d'un océan à l'autre une émission à l'occasion du Jubilée de Diamant de la confédération canadienne.

Les réseaux d'état

En 1932, le gouvernement canadien acquiert le réseau du CNR et forme un premier réseau étatique, sous le nom de Commission Canadienne de Radiodiffusion. Après plusieurs critiques quant à sa programmation et à son  fonctionnement, le réseau d'état devient Radio-Canada en 1936.

En 1924, quatre stations de Montréal émettaient sur la même fréquence
en alternance durant la semaine.

Voici une programmation hebdomadaire
typique sur 410 mètres (730 KHz):

Lundi Expand

12h45 – CFCF : cotes de la bourse, musique

13h45 – CKAC : orchestre

16h – CKAC : cotes de a bourse, météo, prix des marchés, rapports

19h – CFCF : histoires pour enfants

19h30 à 20h30 – CFCF : musique

21h à 22h – CFCF : orchestre

22h30 à 23h30 – CFCF : orchestre

Mardi Expand

12h45 – CFCF : Cotes de la bourse, musique

16h – CKAC : cotes de la bourse, météo, prix des marchés, rapports

19h – CKAC : cours de piano

19h30 – CKAC : concert

20h30 – CKAC : concert en studio

22h30 – CKAC : danse

Mercredi Expand

12h45 – CFCF : cotes de la bourse, musique

13h45 – CKAC : orchestre

16h – CKAC : cotes de a bourse, météo, prix des marchés, rapports

19h à 20h – CFCF : orchestre

20h30 – CHYC : programme de Northern Electric

Jeudi Expand

12h45 – CFCF : Cotes de la bourse, musique

16h – CKAC : cotes de la bourse, météo, prix des marchés, rapports

19h – CKAC : cours de piano

19h30 – CKAC : concert

20h30 – CKAC : concert en studio

21h – CNRM : programme de CNR

22h30 – CKAC : danse

Vendredi Expand

12h45 – CFCF : cotes de la bourse, musique

13h45 – CKAC : orchestre

16h – CKAC :cotes de a bourse, météo, prix des marchés, rapports

19h – CFCF : histoires pour enfants

19h30 à 20h30 – CFCF : musique

21h à 22h – CFCF : orchestre

22h30 à 23h30 – CFCF : orchestre

Samedi Expand

12h45 – CFCF : Cotes de la bourse, musique

19h – CKAC : cours de piano

19h30 – CKAC : concert

20h30 – CKAC : concert en studio

22h30 – CKAC : danse

Dimanche Expand

13h45 – CKAC : orchestre

16h – CKAC : cotes de la bourse, météo, prix des marchés, rapports

16h30 – CKAC : musique sacré

19h – CHYC : programme de Norther Electric

Les premiers fabricants

RCA Victor, Northern Electric et Marconi sont les plus importants. Les trois entreprises sont situées dans le Sud-Ouest de Montréal, alors le cœur industriel du Canada.

Marconi Wireless Telegraph Northern Electric RCA Victor
Marconi Wireless Telegraph

Établie à Montréal dès le début  du 20e siècle, la compagnie Marconi Wireless Telegraph occupera plusieurs bâtiments au fil de son existence.

[1903 – 1913]  British Empire Building (St-François et St-Jean)

[1909 – 1916] Usine DeLorimier et Sainte-Caherine (Rue Tansley)

[1916 – 1922]  Usine et studio rue William

[1914 – 1918]  Shaughnessy Building

[1919 – 1947]  Marconi Building au 211 St-Sacrement, par la suite occupé par Le Devoir

[1930 – 1994]  Usine Canadian Marconi Co, rue Trenton, Ville Mont-Royal

 

Marconi Building, rue St-Sacrement

 

Vers 1921, on débute la fabrication de récepteurs. Le modèle « C » pouvait se vendre 195$ (3000$ aujourd'hui) car il comprenait trois modules : syntonisateur, détecteur et amplificateur audio.

Marconi Modèle C, 1922
Marconiphone Modèle 1, 1922
Marconi Modèle 26, 1931
Marconi Modèle 26 dans La Presse, 1931

Northern Electric

D'abord fabricant de téléphones, la compagnie Northern Electric diversifie sa production au fil des ans et se relocalise à différents endroits de Montréal :

[1880]  Garth Building

[1886 – 1891]  Warden-King Building

[1891 – 1904]  371 rue de L'Aqueduc

[1904 – 1928]  1600 Notre-Dame O.

[1929]  Édifice Nordelec, angle Shearer et Saint-Patrick

 

Édifice Nordelec, rue Shearer, 1929

 
Dès 1922, Northern Electric se lance dans la fabrication de radios, dont le modèle R-1. Durant les années 1930, des modèles de luxe sont fabriqués à Montréal.

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, on fabrique des postes plus petits. Ils portent fièrement le « V » de la Victoire! Et bien sûr on y fabrique aussi des radios militaires. La production civile reprend après la Seconde Guerre et le modèle Baby Champ devient l'un des plus populaires.

Northern Electric modèle R1, 1922
Récepteurs de luxe Northern Electric
Radios de la Victoire!
Radio militaire Northern Electric
Baby Champ de Northern Electric

RCA Victor
Emile Berliner, l'inventeur du phonographe, installe ses premières presses de disques au 367-368, rue de l'Aqueduc (aujourd'hui Lucien-L'Allier) dans un bâtiment appartenant à Bell. Il ouvre un magasin de détail au 2315, rue Sainte-Catherine. Peu de temps après, les gramophones se vendent aussi dans d'autres villes du Québec. En 1904, un laboratoire (peut-être aussi un studio d'enregistrement) est installé au 138a, rue Peel. Il a été relocalisé au 201 Ruelle des Fortifications pendant une courte période avant d'être intégré à la nouvelle usine.

 

Emile Berliner

 

L'usine RCA Victor sur la rue Lenoir
En 1908, la compagnie s'installe dans sa nouvelle usine à Saint-Henri, sur la rue Lenoir, tout près de la rue Saint-Antoine. La construction est probablement supervisée par le fils d'Emile, Herbert, un ingénieur en mécanique qui voyage fréquemment à Montréal durant cette période. Cette usine a connu de nombreux agrandissements au fil des ans.

 

En 1924, l'entreprise de Berliner fusionne avec sa compagnie soeur américaine, la Victor Talking Machine Company, fondée en 1901, et est devenue la Victor Talking Machine Co. du Canada.Plus tard, en 1929, la Victor Talking Machine Co. a été vendue à la Radio Corporation of America (RCA) et est devenue la RCA Victor.

 

Publicité montréalaise, Layton Bros, 1934
Publicité montréalaise, Radio Victor, 1934

Cliquez ici pour explorer ces lieux historiques et d’autres avec notre parcours patrimonial interactif!

Comment fabriquer son récepteur

Dans les années 1920, l'achat d'un récepteur radio représente une dépense importante. En 1925, certains postes à galène se vendent pour 20$ mais d'autres appareils, avec amplification, se vendent 200$, ce qui représente environ 3000$ de nos jours. Plusieurs amateurs souhaitent alors fabriquer leur propre récepteur. Des commerces spécialisés ouvrent à Montréal et on publie dans les journaux et revues de l'époque les plans et schémas pour en fabriquer.

Ainsi, dès 1922 la Marconi Wireless Telegraph dispose d'une filiale vendant des pièces à Toronto et sur l'avenue McGill College, à Montréal. Le magasin Scientific experimenter possède un catalogue de pièces très complet.
 
Page de titre, Scientific Experimenter, 1922
Affichage, the Scientific Experimenter, 1922

De plus, de nombreux livres spécialisés expliquent le fonctionnement et la fabrication des récepteurs radios.

Première page de Radio Digest, 1924
Diagramme dans Radio Digest, 1924, p8
Diagramme d'antennes

Même le quotidien La Presse publiera entre le 11 et le 19 décembre 1922, une série de 8 articles expliquant avec tous les détails la méthode pour construire un appareil maison pour la somme de 5$ (ce qui correspond à 75$ aujourd'hui).

Des commerces offrent tout le matériel requis aux lecteurs du journal comme le montre cette publicité du magasin Whitman dans les pages de La Presse en décembre 1922.

Kits radio à vendre, 1922

Voici deux vidéos démontrant comment construire un récepteur à cristal de nos jours.

Crédits

Recherche et texte : Alain Dufour

Contributeur de recherche: Ken Lyons

Traduction : Emily Smith, Tim Hewlings

Conception graphique : Mariana Mejía Ahrens

Coordination : Anja Borck

Sources

Pierre Pagé « Histoire de la radio au Québec : Information, Éducation, Culture » Montréal, Fides, 2007

Mary Vipond « Listening In: The First Decade of Canadian Broadcasting, 1922-1932 », McGill-Queens University Press, 1992

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Histoire de la radiodiffusion canadienne / History of Canadian Broadcasting

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